L'indice MSCI Emerging Markets devient-il « the next big thing » ?

Geert Van Herck
Chief Strategist KEYPRIVATE
24 août 2020
4 minutes à lire
Les investisseurs dont le portefeuille est surpondéré en actions américaines n'auront pas eu à se plaindre ces dernières années. La bourse américaine s'est avérée être la plus performante. Elle s'est bien mieux comportée que les bourses européennes ou celles des pays émergents comme la Chine et l'Inde. Elle doit ses brillants résultats surtout au secteur technologique !
Cette tendance se poursuivra-t-elle ? Ou va-t-on assister à un revirement de situation ? Voici une brève analyse de Geert Van Herck, Chief Strategist Keyprivate.
« Ces dernières années, le marché des actions américain a dominé avec aisance les bourses d’Europe et des pays émergents tels que la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud, la Corée du Sud et la Russie. Les États-Unis doivent cette excellente performance à des entreprises technologiques comme Apple, Amazon, Microsoft, Facebook, Google et Netflix. De nombreux analystes boursiers se demandent de plus en plus si les États-Unis pourraient poursuivre dans cette voie au cours des cinq à dix prochaines années.
En effet, en raison de son succès sur de nombreux ratios de valorisation connus, la bourse américaine est devenue chère. Le tableau 1 compare cinq ratios d'appréciation souvent utilisés pour le S&P 500 à ceux du MSCI Emerging Markets. De plus en plus d'analystes boursiers entrevoient un potentiel dans ces pays émergents. En effet, la médiocrité de leurs prestations de ces dernières années les a rendus abordables. Toutefois, la valorisation est et reste un critère important pour les rendements à prévoir. Plus le prix est bas, plus les rendements attendus pour les placements dans différentes régions économiques sont élevés. À l'inverse, plus le prix est élevé, plus les rendements sont faibles.
Tableau 1 : valorisation S&P 500 vs MSCI EM

Source : Vanguard
Note :
- Price/Earnings = cours/bénéfice
- Price/Book = cours/valeur comptable
- Price/Sales = cours/chiffre d'affaires
- Price/Cash Flow = Cours/Cash flow
- Dividend Yield = rendement du dividende
L'analyse des valorisations du tableau 1 indique que les pays émergents pourraient attirer les investisseurs. Il est d'autant plus frappant de constater que, même si l'indice contient plusieurs grands noms du secteur technologique, les MSCI Emerging Markets sont faiblement valorisés. À l'instar des États-Unis, le secteur technologique est le plus important de l'indice (voir tableau 2), mais il est possible de l'acheter à un prix nettement inférieur. Le tableau 3 nous donne les 10 plus grands noms de l'indice. On y trouve des noms connus comme Alibaba et Samsung. Ces entreprises ont repris le rôle de l'entreprise pétrolière brésilienne Petrobras, par exemple, ou d'autres grandes entreprises de matières premières qui ont déterminé, pendant des années, le fonctionnement des pays émergents.
Tableau 2 : pondérations sectorielles S&P 500 (SPY) vs MSCI EM (EEM)

Source : iShares & Vanguard
Quelle conclusion tirer de ce qui précède ?
De par ses brillantes prestations, la bourse américaine est devenue chère. Il n'en reste pas moins qu'à l'heure actuelle, les amateurs de technologie peuvent entrer à bon prix dans ce secteur via les bourses des pays émergents. Avec un tracker, cela ne pose aucun problème. Dans notre gestion de fortune discrétionnaire KEYPRIVATE, nous avons déjà pris une première position dans les profils plus dynamiques.