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Investir dans les futurs membres de l’indice : opportunités et pièges

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Lorsqu’une action est ajoutée à un indice boursier important, le cours peut augmenter de manière spectaculaire. Comment pouvez-vous anticiper ?

1. Que se passe-t-il lorsqu’une action est reprise dans un indice ?

Lorsqu’une action est reprise dans un indice boursier, elle reçoit soudainement un grand nombre de nouveaux acheteurs. Tous les trackers qui suivent l’indice doivent en effet acheter l’action, puisqu’ils détiennent les mêmes actions que l’indice, et selon la même pondération. Lorsqu’une nouvelle action vient s’ajouter à l’indice, tous ces trackers génèrent un ordre d’achat pour cette action, indépendamment de son prix.

Dans la pratique, cela entraîne d’énormes volumes de transactions au moment de l’ajout. À titre d’illustration, lorsque Tesla a rejoint le S&P 500 fin 2020, les trackers sur cet indice ont dû acheter plus de 80 milliards USD d’actions Tesla, selon Reuters. Cela a engendré en un seul jour l’une des plus grandes vagues d’achats de l’histoire.

2. Comment les cours des actions réagissent-ils généralement après une nouvelle inclusion dans l’indice ?

Dans de nombreux cas, le cours commence déjà à grimper en amont d’un éventuel ajout d’une action à l’indice, surtout s’il y a des rumeurs ou des signaux qui indiquent qu’une action a des chances. Une fois l’annonce officielle faite, on observe généralement un rallye immédiat.

Cet effet peut être considérable. Ainsi, en novembre 2020, Tesla a progressé de +14 % en un jour lorsqu’il a été confirmé qu’elle allait être ajoutée au S&P 500. En septembre 2024, Palantir a enregistré une progression de +14 % en un jour à l’annonce de son introduction dans l’indice. En mai 2025, Coinbase a grimpé de +24 % en un jour après la publication. Ces hausses reflètent l’anticipation d’une hausse de la demande : les investisseurs vont prendre des positions avant les trackers, dans l’espoir de pouvoir vendre plus cher ultérieurement.

Dans les jours qui entourent l’indexation effective, le cours reste souvent bien soutenu, mais volatil. Souvent, le pic se situe le dernier jour de négociation précédant l’inclusion, lorsque les trackers réorganisent leurs portefeuilles. Par exemple, l’action de Tesla a atteint un niveau record le jour de son admission, après un rallye de pas moins de +70 % dans les semaines entre l’annonce et l’inclusion effective.

Certains investisseurs choisissent de vendre au moment de l’ajout, convaincus que le pic a été atteint. En effet, il n’est pas rare de constater un léger recul juste après l’ajout, lorsque ceux qui sont obligés d’acheter (les trackers) ont terminé leurs achats.

3. Le bénéfice de cours faisant suite à l’inclusion dans l’indice est-il permanent ou seulement temporaire ?

Il faut ici faire preuve de nuance. Auparavant, on pensait souvent que les nouveaux entrants bénéficiaient d’une prime permanente : être repris dans un indice augmenterait structurellement la valorisation. Mais une étude menée notamment par la Harvard Business School montre que l’effet de cours est en grande partie transitoire une fois l’action intégrée. La plus-value supplémentaire lors de l’inclusion dans le S&P 500 est passée de +7,4 % en moyenne dans les années 90 à moins de +1 % au cours de la dernière décennie. Autrement dit, le marché anticipe et arbitre presque totalement ce phénomène aujourd’hui.

Des analyses approfondies (notamment par McKinsey) de centaines de changements d’indice confirment que les cours des actions reviennent généralement à leur niveau précédent dans les 40 jours de cotation suivant leur inclusion. Lorsqu’une entreprise est ajoutée, elle affiche en moyenne une brève surperformance (et une sous-performance dans le cas d’une suppression), mais l’effet est rapidement gommé. En d’autres termes, une inclusion dans l’indice change rarement la donne en termes de valeur à long terme.

4. En tant qu’investisseur, pouvez-vous anticiper ce phénomène ?

Vu la réaction souvent positive des cours avant l’inclusion, la question suivante se pose : pouvez-vous développer une stratégie autour de ces effets d’indice ? En théorie, cela semble simple : buy the rumour, sell the news. Vous achetez un candidat à l’indice prometteur avant l’annonce officielle, anticipez le sursaut du cours et vendez avec un bénéfice au moment de l’inclusion. Mais dans la pratique, c’est plus facile à dire qu’à faire.

> Trouver LA bonne action et LE bon moment

Le plus grand défi, c’est le timing et la sélection. Vous devez deviner à l’avance quelle action sera ajoutée lors d’une prochaine révision d’indice et quand. Parfois, c’est évident (par ex. lorsqu’un grand nouvel entrant remplit tous les critères et doit combler un vide après la fusion ou la faillite d’un membre de l’indice), mais souvent, c’est une incertitude. Ainsi, le S&P 500 est géré par une commission qui fait des choix sur une base trimestrielle et lors d’événements intermédiaires. Et comme le montre l’exemple récent de Robinhood et d’AppLovin, même des analystes expérimentés peuvent se tromper (ces deux actions ont été pointées par différents médias et banques comme les nouveaux entrants potentiels par excellence, mais sont restées sur la touche). Si vous avez eu tort – l’action n’est pas reprise ou l’est seulement beaucoup plus tard – vous pouvez vous retrouver avec une position (temporairement) à la baisse dès que tout espoir est perdu pour le cours.

> Tout le monde veut avoir une longueur d’avance

Supposons qu’une inclusion soit extrêmement prévisible (par ex. si l’entreprise X répond depuis peu à tous les critères et que tout le monde s’attend à ce qu’elle soit ajoutée). Le marché aura dans ce cas déjà intégré cette donnée avant même que vous ne puissiez négocier. Les traders professionnels et les hedge funds suivent les changements potentiels d’indices de près et seront souvent les premiers à souscrire, ce qui fait que le cours augmentera déjà bien avant la décision formelle. Au moment où l’investisseur moyen pourra saisir l’opportunité, une grande partie du potentiel de gains aura probablement déjà disparu.

> Volatilité, shorters et revers de fortune

Aux alentours de l’inclusion dans l’indice, les actions sont souvent particulièrement volatiles. Non seulement les optimistes, mais aussi les short sellers jouent le jeu. Ils savent qu’un rallye dû à l’indice est souvent temporaire et prennent des positions courtes pour profiter d’une éventuelle correction après l’inclusion. Cette dynamique peut encore exercer une pression supplémentaire sur le cours après l’ajout.

En outre, les entreprises peuvent, en prévision de l’inclusion, publier des nouvelles qui provoquent des mouvements capricieux en plus de la rumeur sur l’indice. Le marché peut donc partir de tous les côtés – rien ne dit qu’un membre de l’indice attendu augmentera automatiquement ; si la bourse s’effondre entre-temps ou si l’entreprise publie de mauvaises nouvelles, cela peut contrebalancer l’attractivité.

> Pas de garantie de rendement structurel

Même si tout se passe comme prévu (l’action est reprise, vous vendez avec bénéfice), ce n’est pas une recette que vous pouvez appliquer année après année sans échec. L’efficacité du marché joue contre vous : une fois qu’un modèle est connu, il connaît sa fin. Si de nombreux investisseurs essaient d’« investir avant tout le monde » dans des candidats à l’indice, leur demande va faire augmenter les prix prématurément, ce qui laissera moins de potentiel haussier lors de l’inclusion proprement dite.

5. Comment savoir quelles actions sont susceptibles d’être incluses dans un indice ?

S’il ne s’agit certainement pas d’une science exacte, il y a des critères et des signaux auxquels vous pouvez être attentif :

  • Critères formels

Chaque indice applique des règles d’admission. Pour le S&P 500, par exemple, les règles sont : une valeur de marché supérieure à 20,5 milliards USD, des bénéfices positifs sur quatre trimestres consécutifs, un flottant suffisant (au moins 50 % des actions sont librement négociables) et une liquidité élevée (au moins 250 000 actions négociées mensuellement).

  • La tendance bénéficiaire comme déclencheur

La rentabilité est souvent le goulot d’étranglement des jeunes entreprises en pleine croissance. Tesla n’a été reprise qu’après avoir rapporté des bénéfices sur quatre trimestres consécutifs (2020). Penchez-vous donc sur les entreprises qui obtiennent des résultats positifs constants, surtout si elles sont déjà suffisamment importantes en termes de valeur boursière. Amazon est un bon exemple : elle a été suffisamment grande pendant des années, mais n’a été ajoutée au S&P 500 qu’après avoir été rentable de manière durable en 2005.

  • Capitalisation boursière et hiérarchie des indices

Une règle pratique : vérifiez l’indice midcap (S&P 400). Les entreprises qui en font partie et qui accèdent au statut de large caps sont prises en compte pour une promotion au S&P 500. Ainsi, Tesla a fait partie du S&P 400 pendant des années avant de passer au niveau supérieur. Si une midcap est significativement plus grande que les plus petites composantes du S&P 500 et est rentable, il y a de réelles chances qu’elle soit tôt ou tard promue lors d’une réorganisation.

  • Occasions : place libre ou révision trimestrielle

Les changements d’indice se produisent souvent en réaction à un événement : par exemple, une société de l’indice fusionne ou fait faillite, ce qui libère une place qui est immédiatement remplie. C’est ainsi que Coinbase a été ajoutée après la disparition de Discover Financial de la bourse suite à une acquisition. En pareil cas, les analystes recherchent la plus grande entreprise disponible qui répond aux critères pour occuper la place vide.

En outre, il y a les repondérations régulières (le S&P 500 effectue généralement des évaluations trimestrielles en mars, juin, septembre, décembre). C’est autour de ces périodes que la spéculation est la plus forte. Les analystes des banques d’affaires publient alors des listes des most likelyadds and drops.

  • Rumeurs et médias

Les médias financiers comme Bloomberg, Reuters, Barron’s, etc. publient régulièrement des avis sur les nouveaux membres potentiels de l’indice. De tels avis peuvent déjà faire bouger le cours. Surveillez donc ces fils d’actualités de près dans les semaines qui précèdent un rééquilibrage de l’indice. Les médias sociaux et les forums (comme Reddit) discutent également de ce sujet, mais ces informations sont à prendre avec des pincettes et doivent être vérifiées via des sources fiables. Avant d’investir, consultez les caractéristiques et risques principaux des instruments financiers.

Anticiper vous-même intelligemment les nouvelles inclusions dans les indices ?

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Cette communication ne contient ni un conseil d’investissement ou recommandation, ni une analyse financière. Aucune des informations contenues dans cette communication ne doit être interprétée comme ayant une valeur contractuelle d’aucune sorte. Cette communication n’est produite qu’à des fins indicatives et ne constitue en aucun cas une commercialisation de produits financiers. Keytrade Bank ne pourra être tenue responsable des décisions prises sur la base des informations contenues dans cette communication, ou de son utilisation par un tiers. Avant d’investir dans des instruments financiers, veuillez vous informer en bonne et due forme et lire attentivement le document « Aperçu des caractéristiques et risques essentiels des instruments financiers » que vous trouverez dans la section « Documents » sur keytradebank.be.

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