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Pourquoi les investisseurs se tournent à nouveau vers l’Amérique latine

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Les investisseurs internationaux semblent retrouver le chemin de l’Amérique latine, un marché qui se caractérise par ses faibles valorisations, ses possibilités de diversification et des fondements en voie de stabilisation. Mais la région reste difficile à appréhender. Que faut-il savoir avant de se lancer ?

L’Amérique latine est tenaillée par les tensions commerciales internationales et ses propres entraves, parfois tenaces, à la croissance. Récemment, le FMI a encore revu à la baisse ses prévisions de croissance économique pour l’ensemble de la région pour cette année, de 2,5 % du PIB à 2 %, contre 2,4 % l’année dernière.

C’est l’effet de la nervosité due à la politique douanière américaine – et son impact sur l’emploi et la consommation – qui se fait sentir, surtout au Mexique. Pourtant, il serait dommage que les aspects négatifs et la vision à court terme occultent les perspectives plus larges de la région. Car souvent, ce sont justement les périodes d’incertitude qui donnent lieu à de nouvelles opportunités d’investissement.

1. Pourquoi l’Amérique latine (maintenant) ?

Les marchés d’Amérique latine reviennent sous les feux des projecteurs. Selon Reuters, de nombreux investisseurs internationaux considèrent même la région comme « une destination privilégiée » pour s’éloigner de Wall Street.

  • Valorisations faibles. Par contraste avec de nombreux marchés « développés », les actions latino-américaines présentent des valorisations relativement faibles. Selon Reuters, les investisseurs paient actuellement environ 9 dollars par dollar de bénéfices annuels en Amérique latine, contre plus de 19 dollars sur les marchés développés (situation en juillet 2025). Sur papier, cela suggère que les actions latino-américaines ont encore beaucoup de potentiel de rattrapage. De plus, après les fortes baisses de 2024, les indices régionaux sont déjà en hausse d’environ 20 % en dollar cette année, ce qui pourrait indiquer qu’une reprise est en cours (situation de juillet 2025).
  • Diversification. Dans un monde en proie aux tensions géopolitiques et aux conflits commerciaux, l’Amérique latine peut apporter un complément précieux aux portefeuilles traditionnels axés sur les États-Unis et l’Europe. Il s’agit d’une région riche en matières premières, du cuivre et du lithium importants pour la transition énergétique aux produits agricoles qui doivent nourrir le monde : café, cacao, canne à sucre, viande, fruits tropicaux, etc. Le Brésil est l’un des plus grands producteurs mondiaux de minerai de fer, de soja, de viande de bœuf et d’éthanol ; le Chili domine le marché du cuivre ; le Pérou est un acteur majeur de l’or et de l’argent ; le Mexique s’illustre dans la manufacture, le pétrole et le gaz, etc.
  • Fondements en cours de stabilisation. Plusieurs pays d’Amérique latine ont tiré des leçons de crises antérieures et renforcé leurs institutions. Ces dernières années, les banques centrales ont pris des mesures rapides contre l’inflation dans de nombreux cas, gagnant ainsi en crédibilité auprès des investisseurs. De même, la discipline budgétaire s’est améliorée, bien que cela reste très variable d’un pays à l’autre.
  • Consommateurs et services. Une classe moyenne en pleine croissance veut des smartphones, des prêts hypothécaires, des assurances, des soins de santé et des produits de loisirs. L’emploi est en hausse dans plusieurs pays. Des entreprises prospères, comme la plateforme en ligne argentine MercadoLibre ou la banque brésilienne Nubank, illustrent le potentiel des secteurs de la consommation et des services dans la région. En 2024, le capital des start-ups en Amérique latine a augmenté de 26 % par rapport à 2023, plus qu’en Europe (croissance de 7 %) et en Asie du Sud-Est (contraction de 34 %).
  • Marchés ouverts. L’Amérique latine continue à se distinguer par son ouverture relative. Alors que les barrières commerciales se sont multipliées à travers le monde, de nombreuses économies latino-américaines ont continué à ouvrir leurs marchés et à conclure des accords de commerce, tant au sein de la région qu’avec des partenaires par-delà les océans.

2. Quels sont les risques et comment les gérer ?

Terre d’opportunités, l’Amérique latine présente par ailleurs plusieurs défis que les investisseurs doivent toujours garder à l’esprit :

  • Risques politiques. Dans de nombreux pays d’Amérique latine, le climat politique peut être volatil. Les présidents peuvent prendre des mesures radicales (programmes sociaux, nationalisations, contrôles des capitaux…), voire changer totalement de cap après les élections. Il est donc important de se diversifier entre plusieurs pays.
  • Conflits commerciaux et impacts macroéconomiques. Les tarifs douaniers peuvent affecter les revenus des exportations. D’autre part, l’évolution de la demande des États-Unis et de la Chine est susceptible d’exercer une influence sur la croissance. C’est pourquoi il peut être utile de ne pas négliger les entreprises et les secteurs moins dépendants des exportations.
  • Volatilité (partie 1). Les marchés latino-américains sont sujets à des hausses et à des baisses plus spectaculaires. Par exemple, en 2024, l’indice MSCI LatAm a baissé de 25 % par rapport à 2023, tandis que celui des marchés émergents en général a augmenté. Il peut donc être judicieux d’investir régulièrement de petits montants que de tout placer en une fois.
  • Volatilité (partie 2). De nombreuses devises sud-américaines sont sensibles aux tendances mondiales. Ainsi, le réal brésilien et le peso mexicain faisaient partie des devises les moins performantes des pays émergents en 2024. Une appréciation soudaine du dollar ou une hausse des taux d’intérêt à l’étranger peut faire chuter les devises locales, ce qui fait aussi baisser la valeur des actions locales pour les investisseurs étrangers. Pour y remédier, vous pouvez choisir d’investir dans des produits couverts contre le risque de change (hedging).
  • Risques conjoncturels et liés aux matières premières. Comme de nombreuses économies latino-américaines sont fortement dépendantes des matières premières, des fluctuations importantes des cours peuvent avoir un impact considérable. Il est d’autant plus importante de veiller à la répartition sectorielle, par exemple en combinant des actions liées aux matières premières avec des actions des consommateurs ou des fournisseurs de services locaux.

3. Comment investir en Amérique latine ?

  • ETF et fonds d’actions. Pour de nombreux investisseurs, c’est l’approche la plus simple. Il existe des fonds et des ETF axés sur l’Amérique latine (soit généraux, avec l’indice MSCI Latin America, soit proposant une sélection régionale, comme l’Amérique latine hors Brésil). De même, des fonds de marchés émergents avec une composition plus large comportent souvent une exposition (réduite) à l’Amérique latine. Ainsi, une seule transaction vous offre une exposition simultanée à plusieurs pays et secteurs.
  • Directement en actions individuelles. Pour les investisseurs qui veulent plus de contrôle, de nombreuses grandes entreprises latino-américaines sont négociables sur le marché international. Pensez à Petrobras et Vale (Brésil : matières premières), Sociedad Química y Minera de Chile (le plus grand producteur de lithium au monde), América Móvil ou Cemex (Mexique : télécommunications et matériaux de construction) ou MercadoLibre (Argentine, e-commerce). Ces actions peuvent souvent être achetées par le biais d’ADR, c’est-à-dire des certificats émis par une banque américaine qui représentent une part dans l’entreprise étrangère. Ces certificats se négocient en bourse comme des actions ordinaires, ce qui facilite l’accès aux entreprises latino-américaines pour les investisseurs européens.
  • Fonds de matières premières. Une approche indirecte consiste à investir dans des matières premières courantes en Amérique latine, notamment via des ETF dédiés ou des acteurs mondiaux du secteur (par exemple, des entreprises minières avec des actifs importants en Amérique latine). C’est pertinent si vous souhaitez surtout profiter des développements au niveau des matières premières.

Dans tous les cas, veillez à ce que l’Amérique latine ne soit pas la seule composante de votre portefeuille, mais s’inscrive dans une stratégie diversifiée. Les investisseurs combinent l’exposition à l’Amérique latine avec d’autres régions géographiques. De manière générale, la région intéresse les investisseurs ayant un horizon de placement long, qui peuvent et veulent prendre des risques supplémentaires, ainsi que ceux qui sont à la recherche de davantage de diversification.

Avant d’investir, consultez les caractéristiques et risques principaux des instruments financiers.

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