La stagflation est-elle en passe de devenir le nouveau mot à la mode ?

Geert Van Herck
Chief Strategist KEYPRIVATE
21 mai 2025
2 minutes à lire
Donald Trump pousse-t-il l’économie mondiale en récession ? C’est une question qui se pose de plus en plus. Les récentes décisions du nouveau président américain ont en effet un impact négatif sur l’activité économique. La confiance des chefs d’entreprise internationaux a été gravement ébranlée à court terme. Et les chefs d’entreprise qui perdent confiance hésiteront naturellement à investir.
Le graphique 1 montre l’évolution de l’activité dans les secteurs industriels et tertiaires des pays industrialisés et occidentaux tels que la Chine, l’Inde et le Brésil. Le niveau de 50 points est crucial à cet égard. Au-dessus de 50 points, nous parlons d’une expansion de l’activité économique et, en dessous de 50 points, d’une contraction. Il est clair que les pays occidentaux industrialisés flirtent avec le niveau de 50 points !
Plus important encore, une tendance émerge sur ce graphique. Au cours des derniers mois, celle-ci est clairement à la baisse. Et cela indique une tendance de croissance plus faible pour l’économie mondiale !

Source : S&P Global
En plus du ralentissement de la croissance économique, on observe une deuxième tendance importante dans l’économie mondiale : la tendance à la hausse des prix. Ici aussi, les récentes décisions du nouveau gouvernement américain viennent naturellement à l’esprit. Par exemple, les droits de douane sur l’acier et l’aluminium importés ont été augmentés de 25 %. Il s’agit de matières premières cycliques entrant dans la composition de nombreux biens de consommation courante.
Le graphique 2 montre le nombre d’entreprises dans le monde déclarant que des tarifs douaniers plus élevés entraînent une hausse des prix de vente. Selon nous, ce graphique parle de lui-même. Dans l’ensemble des régions économiques, de plus en plus d’entreprises désignent la guerre des tarifs douaniers comme le principal facteur à l’origine de la hausse de leurs prix. Cela démontre également que les entreprises répercutent ces tarifs plus élevés sur leurs clients, créant ainsi une spirale de hausses de prix. Qui sait, cela pourrait bien inciter les banques centrales occidentales à ne plus abaisser les taux d’intérêt à court terme.

Source : S&P Global
Allons-nous nous retrouver de plus en plus dans un scénario de stagflation au cours des prochaines semaines et des prochains mois ? C’est la question.
Le terme « stag » désigne la stagnation de la croissance économique (message du graphique 1) et « flation » fait référence à l’inflation (message du graphique 2). Dans tous les cas, la stagflation est un environnement particulièrement difficile pour les décideurs économiques et les banques centrales.
En effet, dans ce contexte, les taux d’intérêt à court terme ne peuvent guère être abaissés rapidement et fermement pour redynamiser l’économie. Car si la croissance économique est stimulée par des taux d’intérêt bas, l’inflation risque, elle, de repartir à la hausse. Et avec une inflation qui est déjà à un niveau élevé…
Espérons donc surtout que les tensions commerciales internationales diminuent fortement et que la menace inflationniste en fasse de même.
En conclusion
Les statistiques macroéconomiques récentes montrent qu’un scénario de stagflation ne peut être exclu. Les banquiers centraux ont peu de marge de manœuvre pour stimuler la croissance avec l’arme des taux d’intérêt. Les investisseurs ont donc tout intérêt à se tourner vers des entreprises solides, affichant de bonnes marges et un faible niveau d’endettement, donc des entreprises de qualité. Ou investir dans des fonds / trackers qui se concentrent sur ce type d’entreprises !