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Les actions du luxe valent-elles l’investissement ?

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keytradebank.be

21 novembre 2025 

3 minutes à lire

Après une décennie de croissance opulente, le secteur du luxe semble lasser les investisseurs. Est-ce à dire que vous pouvez vous offrir Hermès et LVMH à un prix raisonnable… ou le luxe reste-t-il cher ?

Au cours de la dernière décennie, les actions du luxe ont réalisé un parcours impressionnant. Les cours d’entreprises telles que LVMH et Hermès ont gagné plusieurs centaines de pour cent, en partie grâce à la demande explosive en provenance d’Asie et des États-Unis. Actuellement, ces deux noms se classent même dans le top 5 des entreprises d’Europe en termes de valeur (source).

Pourtant, les investisseurs semblent maintenant perdre leur enthousiasme pour le secteur. Après des années de hausse ininterrompue, plusieurs actions du luxe se sont repliées. Ainsi, LVMH – le plus grand groupe du luxe au monde – a vu son cours baisser de plus de 30 % depuis son sommet en 2023 (source). En outre, selon UBS, le secteur du luxe affiche actuellement le niveau de valorisation le plus faible en 15 ans par rapport au marché d’actions général (source).

Cette baisse récente a créé des opportunités pour les investisseurs qui ont toujours voulu investir dans le luxe, mais que les prix décourageaient. Mais n’oubliez pas que « prix raisonnable » n’est toujours pas synonyme de « bon marché ». En effet, de nombreuses actions du luxe continuent de se négocier à des multiples élevés. Cela signifie que les entreprises doivent concrétiser leur croissance pour justifier ces valorisations.

La manne du luxe : une prospérité croissante à l’échelle mondiale

Quoi qu’il en soit, les perspectives de croissance des actions du luxe restent attrayantes. La hausse de la prospérité à l’échelle mondiale entraîne une expansion continue du marché des consommateurs aisés. Au cours de la dernière décennie, la demande de biens de luxe a été particulièrement forte en Asie. Selon les estimations, 25 % des dépenses de luxe mondiales sont imputables aux consommateurs chinois (source). Le nombre de personnes fortunées en Chine augmente à toute vitesse : depuis 2024, le pays compte 141 000 nouveaux millionnaires en dollars (source).

Aux États-Unis également, le groupe des personnes fortunées continue de croître, avec près de 24 millions de millionnaires en tout, auxquels 5 millions devraient s’ajouter d’ici 2029 (source). C’est une donnée pertinente, car les dépenses de luxe suivent davantage la croissance du patrimoine que celle du PIB : plus il y a de nouveaux riches, plus la demande potentielle est forte. De nouveaux marchés, tels que le Moyen-Orient et à plus long terme, peut-être l’Inde, pourraient également dynamiser le secteur.

Un autre point positif est que les maisons du luxe disposent généralement d’un important pouvoir de fixation des prix. Elles sont nombreuses à pouvoir augmenter chaque année les prix de leurs sacs, bijoux et vêtements, sans nécessairement perdre leur clientèle (bien qu’il y ait des limites – voir plus loin). De plus, ces dernières années, les marques de luxe investissent dans de nouveaux segments (par exemple, LVMH s’est engagé dans les bijoux avec l’acquisition de Tiffany & Co.) et dans les canaux numériques. Nonobstant leur image d’exclusivité, les maisons du luxe ont su s’imposer en ligne et séduire de jeunes clients sur les réseaux sociaux, sans renoncer à leur aura de prestige.

La concurrence du marché de l’occasion

Malgré ces perspectives positives, les actions du luxe sont également confrontées à des défis. Il y a par exemple un marché de l’occasion en ligne en pleine croissance, avec des plateformes telles que The RealReal et Vestiaire Collective.

Alors qu’auparavant, les consommateurs triaient leur armoire, vendaient un sac à main et achetaient aussitôt un nouveau modèle, c’est moins le cas aujourd’hui : ils sont de plus en plus nombreux à échanger leurs articles de luxe pour… racheter d’occasion. Cela réduit les flux financiers du marché primaire et place les maisons du luxe dans une position étrange : elles rivalisent non seulement entre elles, mais aussi avec le stock de robes Prada, vestes Chanel et sacs Louis Vuitton déjà suspendus dans les garde-robes.

Ainsi, selon Bain, le marché du luxe d’occasion pesait environ 56 milliards de dollars en 2024, soit près de trois fois plus qu’il y a dix ans. C’est à peu près autant que le chiffre d’affaires total que les marques de luxe réalisent dans le monde entier via les grands magasins (source), une évolution qui interpelle.

Autres défis

Un autre défi de taille est la dépendance vis-à-vis de la Chine. Le marché chinois a connu des années de croissance énorme, mais en 2024, les ventes de biens de luxe ont reculé de 18 à 20 % (source). Le consommateur chinois est moins confiant, notamment en raison des difficultés du secteur immobilier. Bien que les analystes s’attendent à ce que le marché chinois du luxe renoue avec la croissance après 2025 (source), l’ère des doubles taux de croissance en Chine est sans doute révolue. Enfin, c’est aussi une source de concurrence : bien que les marques occidentales soient encore privilégiées aujourd’hui, les marques chinoises haut de gamme se développent rapidement.

Un troisième défi structurel consiste à équilibrer exclusivité, croissance et prix. Selon le cabinet de conseil McKinsey, entre 2019 et 2023, environ 80 % de la croissance du marché était due aux hausses de prix (source). La question est de savoir quelle marge de manœuvre il reste : les clients de la classe moyenne qui épargnent peut-être pour un sac design y réfléchissent à deux fois lorsque les prix augmentent. Et bien que l’on dise souvent que les super-riches continuent d’acheter, quelle que soit la conjoncture, les crises passées montrent que les dépenses de luxe peuvent effectivement diminuer quand les temps sont durs. Là encore, il y a évidemment une différence entre les marques de luxe absolues (Hermès, Ferrari), qui créent délibérément la rareté, et les marques de luxe « ordinaires », qui ont moins de pouvoir de fixation des prix en période difficile.

Il reste d’autres risques moins évidents. De nombreuses maisons du luxe sont européennes, or une grande partie de leur chiffre d’affaires provient d’autres marchés. Les fluctuations de change peuvent avoir un impact positif ou négatif sur les bénéfices. La réglementation sur les différents marchés et les tarifs douaniers sont un autre écueil possible. Pour terminer, le luxe dépend de la mode et des goûts : d’une collection à l’autre, une marque peut tomber en disgrâce.

Quelles sont les entreprises du luxe cotées en bourse ?

De la haute couture aux montres, en passant par le champagne et les voitures de sport, le secteur du luxe est vaste et tous les acteurs ne sont pas du même calibre. Pour les investisseurs, il est judicieux d’examiner la rentabilité, le positionnement et la valorisation de chaque titre. Quelques noms importants :

  • Hermès est souvent perçu comme le fleuron des actions du luxe. La maison française, célèbre pour ses sacs Birkin et Kelly, jouit d’un statut culte inégalé, qui se traduit par des chiffres financiers exceptionnels. Au premier semestre 2025, Hermès a même su augmenter son chiffre d’affaires de 8 à 9 %, malgré la faiblesse du secteur (source). Le revers de la médaille est que cette maison de qualité est extrêmement chère en bourse. Le rapport cours/bénéfice sur la base du bénéfice attendu pour les 12 prochains mois (le « forward price-to-earnings ratio » ou Forward P/E) s’élève à 42,5 (situation au 10 novembre 2025). Ce chiffre est basé sur les attentes des analystes et ne constitue pas un indicateur fiable des performances futures.
  • LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy) est le plus grand groupe du luxe au monde, avec plus de 70 marques allant de la mode (Louis Vuitton, Fendi) et des boissons (Moët & Chandon, Hennessy) aux bijoux (Bulgari, Tiffany) et aux cosmétiques (Sephora). Cette diversification confère une certaine stabilité à LVMH : une baisse de régime dans une division est souvent compensée par de meilleurs résultats ailleurs. En revanche, LVMH affiche des marges inférieures à celles des icônes du luxe pur et dur. Depuis la baisse du cours en 2024, de nombreux analystes jugent que l’action est sous-évaluée. En 2025, la famille Arnault (grand actionnaire) a acheté pour plus d’un milliard d’USD d’actions LVMH pendant le creux, signe de confiance (source). Le rapport cours/bénéfice pour les 12 prochains mois (Forward P/E) s’élève à 27 (situation au 10 novembre 2025).
  • Ces dernières années, Kering, la maison mère française de Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta et Balenciaga, a connu des hauts et des bas. Pendant une décennie, Kering a brillé comme une supernova au firmament du luxe grâce au succès fabuleux de Gucci. Mais depuis quelques années, la marque a perdu de son éclat, ce qui a fortement entamé la rentabilité de Kering. Cela en fait peut-être l’action la plus spéculative du secteur. Le rapport cours/bénéfice pour les 12 prochains mois (Forward P/E) s’élève à 34,8 situation au 10 novembre 2025).
  • Richemont est un géant suisse connu pour Cartier (les bijoux), Vacheron Constantin, Jaeger-LeCoultre (les montres), ainsi que des marques de mode comme Chloé. Richemont est surtout connu pour le « hard luxury », à savoir, le segment des bijoux et des montres, qui a beaucoup souffert de la faiblesse de la demande chinoise en 2024. Néanmoins, Richemont a enregistré une croissance modeste d’environ 6 % au cours de l’exercice décalé, grâce à de bonnes performances aux États-Unis et en Europe (source). Le rapport cours/bénéfice pour les 12 prochains mois (Forward P/E) s’élève à 28,7 (situation au 10 novembre 2025)

D’autres sociétés du luxe cotées en bourse incluent Brunello Cucinelli, Burberry, Moncler, Swatch, Prada, Hugo Boss, Estée Lauder, Ferrari et Porsche AG.

Comment investir dans le secteur du luxe ?

Il y a deux grandes manières : soit en investissant dans des actions individuelles de sociétés du luxe, soit en optant pour un panier d’entreprises du luxe, généralement sous la forme d’un ETF. Les deux approches présentent des avantages et des inconvénients.

  • Actions individuelles. Si les perspectives d’une entreprise donnée vous inspirent confiance, la sélection d’actions peut s’avérer une stratégie rentable. Retenez qu’investir avec succès dans des actions du luxe individuelles nécessite une bonne compréhension du marché et de la force de la marque. L’art consiste donc à identifier les gagnants, ce qui n’est pas une tâche facile, car chaque nom individuel pourra être sensible à un revers.
  • ETF. Pour ceux qui veulent profiter de la tendance du luxe, mais qui ne veulent pas mettre tous leurs œufs dans le même panier, il existe des trackers indiciels spécialisés : des ETF qui regroupent des marques de mode, des constructeurs automobiles de luxe, des horlogers et des joailliers, des entreprises de cosmétiques et des prestataires de services premium. Un tel ETF vous permettra d’investir d’un coup dans tous les grands acteurs.

Une alternative aux ETF sectoriels consiste à investir dans des ETF ou des fonds qui ciblent le secteur de la consommation au sens large. Vous pourrez y retrouver des entreprises du luxe, mais généralement aussi toutes sortes d’autres titres (des chaînes de restauration rapide à l’e-commerce).

Avant d’investir, consultez lescaractéristiques et risques principaux des instruments financiers.

Investir dans le secteur du luxe ?

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