La plupart des ménages belges gèrent leur patrimoine de manière passive

Le mot « Hangmatbeleggen », que l’on peut traduire par « gagner en bourse sans se fatiguer », a été désigné Mot de l’année. Nous avons vérifié dans notre rapport sur le patrimoine si les ménages belges sont des investisseurs actifs ou passifs. Nous avons demandé à Thierry Ternier, CEO de Keytrade Bank, de tirer les conclusions les plus marquantes de l’étude.

Les Belges sont-ils plus enclins à être actifs ou passifs avec leur patrimoine ?

« La plupart des ménages belges font preuve de prudence dans leur gestion financière. Septante-huit pour cent des familles sont des investisseurs passifs, 22 % sont des investisseurs actifs. »

Le rapport sur le patrimoine met-il en évidence les groupes qui investissent plus ou moins activement que les autres ?

« Les ménages disposant d’un patrimoine plus important ont tendance à être plus actifs. Parmi les ménages les plus riches, dont les actifs sont supérieurs à 1 million d’euros, 30 % gèrent activement le patrimoine constitué. »

« Les personnes qui ont moins d’aversion pour le risque sont également plus susceptibles d’investir activement. Parmi les ménages ayant une faible aversion au risque, 36 % optent pour une gestion active du patrimoine. Parmi les familles ayant une forte aversion au risque, ce pourcentage n’est que de 17 %. Les ménages disposés à prendre des risques avec leur argent peuvent être plus confiants dans leurs décisions financières et donc plus enclins à adopter une approche proactive. Les ménages qui évitent le risque, de leur côté, sont plus susceptibles d’opter pour des approches passives et plus conservatrices. »

Les investisseurs actifs et passifs constituent-ils leur patrimoine différemment ?

« Les investisseurs actifs investissent une part nettement plus importante de leur argent dans les actions. Les investisseurs passifs, quant à eux, s’appuient davantage sur les comptes d’épargne traditionnels, tandis que les investisseurs actifs troquent les livrets d’épargne contre des comptes à terme et des actions, encore plus qu’auparavant. Ils recherchent la diversification et des rendements plus élevés. Les actions et les fonds sont particulièrement populaires auprès des personnes les plus fortunées, des travailleurs indépendants et des personnes plus instruites. Ils sont donc plus susceptibles de travailler activement à l’accroissement de leur patrimoine. »

Quelle est l’importance du développement durable pour les investisseurs ?

« Nous avons également examiné dans notre rapport sur le patrimoine le rôle de l’ESG (Environnement, Social, Gouvernance) dans le comportement d’investissement. La part des investissements durables reste stable en 2025, à peu près au même niveau que l’année dernière. En creusant un peu, il semble que les investisseurs reconnaissent l’importance des critères ESG, mais qu’il ne s’agit pas nécessairement d’un facteur décisif dans les choix d’investissement concrets. »