Sell in May ? Est-ce vraiment une bonne idée ?

Geert Van Herck

Geert Van Herck

Chief Strategist KEYPRIVATE

Sell in May and go away ...est l'adage le plus connu dans le monde de la bourse. Mais cette stratégie fonctionne-t-elle ? Les investisseurs devront-ils rester sur la touche dans les mois à venir ? Ou est-il préférable qu’ils restent en bourse ?

Le mois de mai a commencé avec toutes sortes d’alertes émanant des médias financiers concernant une éventuelle récession, sur fond d'un secteur bancaire aux États-Unis dont les fondements vacillent et de la crainte d'un retour de l'inflation en Europe. Alors, pourquoi ne pas en avoir pour votre argent en vendant tout de même ? Quelques statistiques du S&P 500 nous expliquent pourquoi cette stratégie de fuite pourrait ne pas être une si bonne idée.

Le tableau 1 montre en effet que les rendements du mois de mai ont été positifs (ou nuls) sur neuf des dix dernières années. Ce n’est qu’en 2019 que l'on a observé un rendement négatif. En moyenne, vous auriez réalisé 0,9 bénéfice sur le S&P 500. Une performance qui ne justifie pas vraiment des ventes, si vous voulez connaître notre avis.

Tableau 1 : vendre en juin ?

Sell in June

Source : Carson Research

Le tableau 2 est un peu plus détaillé. Il offre un aperçu des rendements des 10 dernières années de mai à octobre. Au cours de cette période, les investisseurs en actions ont réalisé un rendement positif de 4,9 %. En 2015 et 2022, nous avons en revanche assisté à une perte, mais avec huit fois sur dix un rendement positif entre mai et octobre, on pourrait remettre en question la devise de « Sell in May ».

Tableau 2 : rendements mai – octobre des 10 dernières années

Source : Carson Research

Un fond de vérité ?

Le tableau 3 nous montre effectivement que la période entre mai et octobre est de loin la moins rentable depuis les années 50. C’est probablement là que réside l’origine de cet adage boursier. Le tableau montre que les mois d’hiver sont nettement meilleurs que les mois d’été. Avec un rendement moyen de 6,5 % à 7 % et une probabilité de « bénéfice » dans 70 % des années mesurées, investir dans le S&P500 en hiver s’est avéré plus qu’une bonne idée depuis 1950.

Mais qu’en est-il de l’été ? N’était-il pas du tout intéressant d’investir à cette période ?

La réponse à cette question est également assez claire. Oui, mais dans une mesure un peu moins intéressante. La période de mai à octobre a en effet donné un rendement moyen de 1,7 %. Un chiffre qui reste tout de même positif. Sur toutes les années mesurées, plus de 60 % ont enregistré un bénéfice.

En d’autres termes, vendre tout en une fois peut avoir un impact sur votre rendement à long terme. Au lieu de vendre, les investisseurs pourraient miser sur des actions moins risquées de secteurs plus défensifs comme les services aux collectivités ou les entreprises alimentaires pendant cette période estivale.

Tableau 3 : rendements saisonniers S&P 500

Source : Carson Research

« Sell in May and go away » est, comme vous avez pu le voir, tout sauf un adage boursier à prendre à la lettre. Depuis les années 50, un fervent adepte de cette devise aurait tourné le dos à un rendement moyen de 1,7 %. Un peu dommage selon nous.

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