Régler les questions d’argent dans une famille recomposée : un plan par étapes

logo

Keytrade Bank

keytradebank.be

Les questions d’argent peuvent être délicates dans une relation. Cela se vérifie peut-être encore davantage dans le cas d’une famille recomposée. En plus de concilier deux cultures familiales, chaque partenaire arrive également avec son bagage personnel. Celui-ci peut être grand ou petit, contenir ou non des dettes, des briques, etc. De plus, chaque partenaire vient avec un historique financier complet. Assembler un puzzle financier adéquat avec des pièces provenant de différentes boîtes peut dès lors s’avérer difficile. Il est toujours difficile de « recommencer » un ménage, et cela vaut tout autant pour les aspects financiers.

1. Commencez par une bonne discussion

Les gens nourrissent des visions de l’argent diverses, ils grandissent et sont influencés par leurs parents et par les enseignements qu’ils tirent plus tard. Les habitudes et les expériences acquises lors de relations précédentes jouent également un rôle dans la manière dont une personne gère son argent. Il est donc peu probable que votre vision et vos idées sur les aspects financiers soient en tous points identiques à celles de votre partenaire. Une première étape consiste à accepter les différences – petites et grandes – et à comprendre leurs origines. L’un épargne chaque centime et dépense rarement pour son plaisir, l’autre dépense l’argent comme s’il ne lui restait plus qu’un jour à vivre. L’un ne donne jamais de pourboire au restaurant, l’autre systématiquement. L’un vérifie son compte bancaire trois fois par jour, l’autre trois fois par an. L’un s’adresse à tout bout de champ à son notaire pour s’assurer que « tout » a été réglé, l’autre ne l’a jamais rencontré de sa vie. Derrière ces différences se cachent souvent des expériences personnelles, des valeurs et des convictions.Prenez le temps de découvrir le bagage de votre partenaire et de partager le vôtre. Si vous comprenez ses antécédents, vous serez peut-être mieux à même d’identifier ses attentes et ses réactions en matière d’argent. À l'inverse : si vous êtes suffisamment ouvert aux discussions, votre partenaire pourra également mieux cadrer votre vision. Vos parents se disputaient-ils souvent à propos de questions d’argent ? Avaient-ils des difficultés à joindre les deux bouts ? Votre relation précédente s’est-elle terminée sur une dispute à propos de questions d’argent ? Y a-t-il eu des conflits pour déterminer qui a reçu quoi ? Votre ex-conjoint a-t-il accumulé des dettes colossales ? ... Plus vous et votre partenaire faites preuve de transparence sur ces expériences personnelles (n’oubliez pas les positives non plus !), plus il y a de place pour vos différences et plus il est facile de trouver une harmonie. En discutant, ne vous limitez pas à vos différences, abordez aussi vos points communs car ils vous aideront à intégrer vos convictions et vos habitudes dans des objectifs financiers communs.

2. Dressez un aperçu de votre situation financière

Assembler les pièces du puzzle financier peut être une question sensible, surtout si les (l’un des) partenaire(s) est/sont marqué(s) par des péripéties financières dans des relations précédentes. Dans ce cas, jouer cartes sur table peut constituer une étape (trop) grande d’un coup. Essayez d’y aller progressivement et accordez-vous mutuellement le temps d’instaurer un climat de confiance. N’entrez pas directement dans les détails mais discutez de votre situation financière dans sa globalité. Par exemple, y a-t-il des dettes ou d’importantes différences de revenus ? L’un des deux doit-il payer une pension alimentaire costaude à son ex-partenaire ? En fin de compte, l.objectif consiste à avoir une idée du patrimoine présent, des besoins éventuels, de vos objectifs individuels et communs et des limites que vous souhaitez fixer en termes de responsabilités.

3. Comment comptez-vous régler les questions d’argent?

La manière dont vous abordiezles questions d’argent et répartissiez les responsabilités fonctionnait peut-être bien dans une relation précédente. Copier cette approche dans une nouvelle relation n’est toutefois pas une garantie de succès. Chaque relation est unique et c’est précisément pour cette raison qu’il est important de déterminer ensemble une approche correspondant à votre modèle de vie et à vos spécificités. Quelques éléments à mettre sur la table :

  • Allez-vous opter pourdes comptes séparés, un compte commun ou une combinaison des deux ?
  • Contribuez-vous aux dépenses communes autant l’un que l’autre ou proportionnellement à vos revenus respectifs ?
  • Qu’en est-il des dettes éventuelles supportées par l’un des deux ?
  • Qu’en est-il de la pension alimentaire ?
  • Comment allez-vous couvrir les dépenses imprévues ?
  • Comment allez-vous épargner pour des objectifs futurs communs, tels que des vacances ?
  • Qu’en est-il de la répartition des responsabilités financières ? L’un de vous prend-il la direction des opérations, payez-vous les factures et établissez-vous un budget conjointement, échangez-vous régulièrement les rôles, etc. ?
  • Qu’adviendra-t-il des finances communes si la relation prend fin ? Comment allez-vous répartir les avoirs ?
  • Qu’en est-il des assurances ?
  • Comment allez-vous gérer les cadeaux de la famille et des amis ? Sont-ils considérés comme des dépenses communes ou individuelles ?

Des accords sont également nécessaires concernant les dépenses relatives aux enfants et aux autres membres de la famille. Dans la plupart des ménages, les parents conviennent souvent d’une répartition qui varie d’un enfant à l’autre. Ce n’est pas non plus obligatoire car diverses raisons peuvent expliquer cette différence : âge, besoins, hobbies, frais scolaires, frais médicaux, etc. Vous avez tout intérêt à citer les différences aussi et, sur cette base, à conclure des accords qui vous semblent équitables. En fonction de la relation avec l’ex-partenaire, il peut également être judicieux d’épargner ou d’investir avec lui/elle pour les enfants communs. Découvrez des conseils et des idées afin de limiter les conflits relatifs aux questions d’argent dans une relation.

4. Planification patrimoniale et vue d’ensemble

Des couples mariés avec des enfants nés du même lit : c’était la « norme » dans un lointain passé. À l’heure actuelle, il existe d’autres formes de cohabitation. On se marie moins, souvent il n'y a pas d’enfants ou il y a des enfants de différents partenaires, parfois un nouveau partenaire apparaît, etc. Le législateur a déjà tenté de suivre ces évolutions sociales mais il existe toujours des différences conséquentes dans la manière de traiter certaines formes de cohabitation au niveau de la succession. Heureusement, le législateur offre également un large arsenal de techniques pour permettre un travail sur mesure, afin que vous puissiez, par exemple, protéger au maximum votre partenaire ou vos enfants ou impliquer vos beaux-enfants dans votre planification successorale. N’oubliez pas que vous devez entreprendre ces démarches vous-même. Si vous ne prenez pas vos dispositions, la succession suivra les règles du droit successoral légal qui peuvent ne pas être idéales dans votre situation. Chaque famille et chaque patrimoine sont uniques. C’est pourquoi il est recommandé de vous faire accompagner par un professionnel pour un plan sur mesure.

D'autres articles qui pourraient vous intéresser