Aller à la navigationAller à la connexionAller au contenu

Investir dans les nouvelles introductions en bourse : une stratégie fructueuse ?

Keytrade Bank logo

Keytrade Bank

keytradebank.be

Ces derniers mois, plusieurs nouvelles entreprises ont fait une entrée en bourse (OPI) remarquée. La compagnie aérospatiale Firefly a gagné un tiers le premier jour.

La plateforme de cryptomonnaies Bullish a terminé à +84 %. L’émetteur de stablecoins Circle a enregistré une hausse de 170 %. Et le développeur de logiciels Figma a même grimpé de 250 %. Le premier nouvel arrivant belge depuis des années – EnergyVision – a également progressé d’un cinquième (source : Bloomberg Finance LP, juin-août). Pas étonnant que de nombreux investisseurs se posent la question : est-il rentable d’investir dans des OPI ?

1. Qu’est-ce qu’une introduction en bourse ?

Il est question d’une introduction en bourse ou OPI (offre publique initiale, ou IPO pour initial public offering) lorsqu’une entreprise propose pour la première fois ses actions sur le marché boursier. Elle accède ainsi au financement par le grand public. Autrement dit, une OPI transforme une entreprise privée en société boursière.

En émettant de nouvelles actions, l’entreprise peut par exemple obtenir des fonds pour s’étendre à l’international, investir dans sa propre croissance ou rembourser des dettes. Par ailleurs, une entrée en bourse correspond souvent à une sortie partielle pour les actionnaires existants. Au moment de l’OPI, les investisseurs précoces, comme les investisseurs en capital-risque ou les fondateurs de l’entreprise, peuvent vendre (une partie de) leurs actions et réaliser un profit.

Outre l’accès au capital et l’opportunité de sortie pour les primo-investisseurs, une cotation en bourse offre d’autres avantages, comme celui d’accroître la notoriété de la marque. En effet, une entreprise publique a souvent de plus de visibilité et de prestige, ce qui peut renforcer la confiance des clients, des partenaires et des prêteurs.

Enfin, une cotation en bourse améliore la liquidité pour les actionnaires : ils peuvent librement négocier leurs parts, ce qui leur offre plus de flexibilité par rapport aux participations privées illiquides.

2. Pourquoi les introductions en bourse attirent-elles les investisseurs ?

Une introduction en bourse offre aux investisseurs la possibilité de devenir actionnaires d’une entreprise qui n’était pas facilement accessible auparavant. Ainsi, l’idée de se positionner bien à l’avance pour bénéficier d’une success story potentielle a de quoi séduire. De plus, les OPI peuvent introduire de nouveaux secteurs ou des modèles commerciaux innovants qui n’étaient pas encore représentés en bourse.

Les OPI attirent souvent une grande attention médiatique et suscitent des attentes élevées. Si ces attentes sont dépassées, le cours peut monter en flèche le premier jour. À ce moment-là, ceux qui ont souscrit au prix initial peuvent en principe réaliser immédiatement une belle plus-value.

Au-delà des arguments rationnels, d’autres facteurs peuvent jouer. Par exemple, les investisseurs passionnés par une marque ou une entreprise peuvent vouloir « en posséder une partie » dès son entrée en bourse. Pensez à l’engouement qu’ont suscité les introductions en bourse de Facebook en 2012, de Ferrari en 2015 ou encore de certains clubs de football. Cela peut être un engagement fort, mais attention à ne pas vous lancer uniquement par enthousiasme. Il est essentiel d’étudier les fondamentaux de votre investissement.

Les OPI fleurissent souvent quand il fait beau sur les marchés, et quand les investisseurs ont plus d’appétit au risque. En période de crise, il y en a beaucoup moins. Pour les investisseurs, cela signifie qu’un marché haussier produira plus d’OPI, mais pas nécessairement de meilleures opportunités. Il est donc important d’examiner la raison de l’introduction en bourse. S’agit-il de lever des capitaux pour investir dans la croissance ou des acquisitions ? Dans ce cas, c’est bon signe. Mais si les fonds doivent principalement servir à rembourser des dettes ou à permettre aux grands actionnaires de vendre leurs parts, c’est généralement plus douteux. Dans ce cas, posez vous la question : si les principaux actionnaires se retirent, pourquoi investiriez-vous ?

3. À quelle performance s’attendre le premier jour ?

Le premier jour, le cours d’une entreprise qui réalise une OPI augmente souvent par rapport au prix d’émission. Entre 1980 et 2024, les entreprises nouvellement cotées en bourse aux États-Unis ont ainsi progressé de 18,9 % en moyenne lors de leur lancement (source). Cela s’explique en grande partie par le fait que la partie émettrice (l’entreprise elle-même et les banques qui l’accompagnent) fixent souvent un prix plutôt conservateur, afin de générer une demande suffisante et de s’assurer un lancement favorable. Parfois, la demande est artificiellement stimulée par la mise sur le marché d’une quantité (très) limitée d’actions. Le résultat : une forte demande associée à une offre faible, ce qui peut encore pousser le cours à la hausse.

Mais lors des années d’optimisme boursier, les gains affichés le premier jour peuvent être beaucoup plus élevés. C’est ce qui ressort d’une étude du professeur Jay Ritter (surnommé « Mr. IPO »), qui étudie les OPI depuis des décennies. Ainsi, au plus fort de la bulle dotcom, la hausse moyenne des cours le premier jour a été exceptionnelle : 72,1 % en 1999 et 56,3 % en 2000. 2020 (41,6 %), 2021 (32,1 %) et 2022 (48,9 %) ont également été des années marquantes grâce à quelques OPI très médiatisées (DoorDash, Airbnb, Snowflake) et à des opérations menées par des SPAC, comme Nikola et Lucid Motors. Une SPAC, ou « Special Purpose Acquisition Company », est une société cotée en bourse qui lève des fonds dans le but d’introduire ultérieurement une entreprise existante en bourse.

4. Quid du rendement à long terme ?

Toute la question est de savoir si, passée l’euphorie du début, les nouvelles entreprises continuent à afficher de bonnes performances. Ici, les recherches de Ritters révèlent un aspect moins encourageant : les investisseurs qui achètent une action au moment de l’OPI et la conservent pendant une longue période obtiennent en moyenne des résultats inférieurs à ceux du marché. Au bout de 3 à 5 ans, de nombreuses OPI affichent un rendement inférieur à celui d’actions ou d’indices comparables préexistants.

Ironiquement, les introductions en bourse dans les années pessimistes se révèlent parfois meilleures à long terme que celles des années (trop) fastes sur les marchés. Ritter souligne que des années où les investisseurs étaient tièdes face aux introductions en bourse – comme 1980 ou 2008 – ont tout de même produit des perles, comme Apple en 1980 et Visa en 2008. Au cours de ces années difficiles, seules les entreprises les plus solides se sont risquées à entrer sur le marché (les autres n’ont pas osé), des bases saines qui ont favorisé leur succès à long terme.

À l’inverse, sur des marchés surchauffés, nous avons assisté à un afflux d’OPI de qualité douteuse. Ainsi, en 1995-2000, près de 1 400 entreprises technologiques sont entrées en bourse aux États-Unis – nombre d’entre elles sans devenir rentables. La plupart d’entre elles n’existent même plus à ce jour. Lors du boom de la pandémie de 2020-2021, il y a aussi eu un pic d’OPI de sociétés technologiques déficitaires, dont beaucoup ont ensuite fortement chuté.

5. Certains secteurs sont-ils plus rentables que d’autres ?

Tous les secteurs ne sont pas égaux face aux OPI. Par exemple, les entreprises de (bio)technologies sont souvent très médiatisées, avec des gains significatifs dès le premier jour, mais peuvent fortement décevoir si les promesses ne sont pas tenues. Les entreprises de secteurs traditionnels (industrie, services financiers…) ont généralement des débuts moins spectaculaires, mais affichent parfois des performances plus fiables. La taille et la maturité de l’entreprise jouent également un rôle. Lorsqu’une grande entreprise établie entre en bourse (par exemple, par la scission d’une branche d’un conglomérat), elle a souvent déjà un bon bilan et est à même de générer des rendements plus solides qu’une jeune start-up qui doit encore prouver son potentiel.

6. Tout le monde peut-il souscrire à une introduction en bourse ?

En principe, tout investisseur peut participer à une OPI, mais il y a des considérations pratiques. En tant que client d’une banque ou d’une plateforme de trading, vous pouvez souscrire à une OPI si l’établissement participe au placement. Il n’est (presque) jamais possible de souscrire à des OPI étrangères. Et même dans le cas d’une OPI belge, la possibilité de souscription n’est pas garantie, y compris si votre courtier propose ce service : en effet, certaines entreprises décident de réserver leur entrée en bourse aux investisseurs institutionnels, excluant les investisseurs de détail.

Si vous n’avez pas souscrit pendant la période de souscription, vous pouvez toujours acheter des actions dès que la société est effectivement cotée en bourse. Vous placez alors un ordre de bourse. Mais attention : si l’OPI suscite beaucoup d’intérêt, le cours d’ouverture peut être nettement supérieur au prix initial.

7. Comment pouvez-vous vous préparer en tant qu’investisseur ?

Participer à une OPI peut nécessiter encore plus de recherches qu’un investissement dans des actions cotées. En effet, vous visez une entreprise sans historique boursier. Quelques étapes pour vous préparer :

  • Lisez attentivement le prospectus. Ce document juridique contient tous les détails sur l’entreprise, ses résultats financiers, sa stratégie et surtout, ses facteurs de risque. Bien que ce ne soit pas une lecture facile, il vaut la peine de parcourir au moins le résumé et les rubriques sur les résultats financiers et les risques. Vous découvrirez ainsi si l’entreprise est rentable ou non, l’usage qu’elle prévoit de faire des capitaux levés, etc.
  • Analysez le secteur et la concurrence. Déterminez le secteur de l’entreprise et quelles sont les perspectives sectorielles. S’il existe des entreprises similaires cotées en bourse, examinez leurs valorisations pour obtenir une juste estimation de la valeur de l’OPI.
  • Déterminez votre stratégie après l’introduction en bourse. Conserverez-vous l’action comme un investissement stratégique à long terme ou la vendrez-vous rapidement en cas de forte hausse du cours ? Dans le premier cas, les fluctuations quotidiennes vous toucheront moins et vous pourrez même augmenter votre participation sur la durée. Dans le second cas, vous devrez faire preuve de vigilance pour prendre vos bénéfices en temps voulu. Définissez à l’avance un niveau stop-loss qui vous protégera contre des pertes trop importantes si l’OPI ne répond pas à vos attentes.
  • Traitez une introduction en bourse comme un investissement risqué. N’y investissez qu’une partie limitée de vos fonds, afin d’éviter qu’un revers ne provoque des dégâts importants. La diversification reste votre meilleure assurance. Quel que soit votre enthousiasme, le résultat reste incertain et toutes les OPI n’annoncent pas l’Apple ou l’Alphabet de demain. Une bonne préparation est aussi mentale, pour pouvoir accepter différents scénarios – d’un cours qui double à un cours qui diminue de moitié en un temps très court.
  • Ne vous laissez pas influencer par le battage médiatique. Pas plus que par la peur de passer à côté du prochain grand succès. Investissez sur la base de faits et d’analyses, et pas d’après la popularité de l’OPI.

Avant d’investir, consultez les caractéristiques et risques principaux des instruments financiers.

Investir avec peu de frais ?

Découvrez les possibilités

Cette communication ne contient ni un conseil d’investissement ou recommandation, ni une analyse financière. Aucune des informations contenues dans cette communication ne doit être interprétée comme ayant une valeur contractuelle d’aucune sorte. Cette communication n’est produite qu’à des fins indicatives et ne constitue en aucun cas une commercialisation de produits financiers. Keytrade Bank ne pourra être tenue responsable des décisions prises sur la base des informations contenues dans cette communication, ou de son utilisation par un tiers. Avant d’investir dans des instruments financiers, veuillez vous informer en bonne et due forme et lire attentivement le document « Aperçu des caractéristiques et risques essentiels des instruments financiers » que vous trouverez dans la section « Documents » sur keytradebank.be.

D'autres articles qui pourraient vous intéresser