Quel est l’effet de la hausse de l’inflation sur votre épargne et vos placements?

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1. Qu’est-ce que l’inflation ?

Si vous faites vos courses au supermarché ou que vous lisez les journaux, vous avez pu remarquer ou apprendre que tout devient plus cher. L’inflation, c’est cela: la hausse du niveau de prix moyen des biens et des services.

Comment fait-on pour mesurer l’inflation ? On se base sur un indice des prix, c’est-à-dire un panier théorique composé de milliers de produits et de services. Chaque mois, l’on note les prix de tous ces biens et services, d’un carton de lait demi-écrémé à un appareil auditif en passant par un trajet en taxi ou une réparation chez le cordonnier.

C’est ainsi que l’on peut mesurer dans quelle mesure la vie est devenue plus chère par rapport au mois précédent, par exemple, ou par rapport à l’année dernière.

2. L’inflation a-t-elle une utilité ?

Dans la zone euro, un taux d’inflation de 2% est considéré comme un bon objectif à atteindre. À première vue, il peut sembler curieux de vouloir que les prix augmentent de 2% chaque année, car cela réduit le pouvoir d’achat : si vous payiez 100 euros pour 100 viennoiseries l’année dernière, avec un taux d’inflation de 2%, vous n’en obtiendrez plus que 98 pour le même prix l’année suivante.

Pourtant, l’inflation a son utilité. Elle pousse les consommateurs à dépenser sans tarder pour éviter de perdre du pouvoir d’achat, par exemple en rénovant leur maison cette année-ci plutôt que dans six mois, ou en investissant dès maintenant leurs économies. C’est ainsi que l’argent circule et que la croissance économique se poursuit – et qui dit croissance, dit normalement prospérité. L’inflation s’avère donc nécessaire pour "aller de l’avant"… dans une juste mesure: elle ne doit être ni trop faible, ni trop élevée.

3. Pourquoi l’inflation est-elle élevée actuellement ?

En octobre 2021, l’inflation en Belgique a augmenté de 4,16% sur une base annuelle. Cela signifie que le même panier d’achats qui vous coûtait 100 euros en octobre 2020 vous a coûté 104,16 euros en octobre 2021. Cette hausse ne se manifeste pas seulement en Belgique, mais dans toute la zone euro et toutes les grandes économies depuis plusieurs mois. Elle est due à plusieurs causes qui se renforcent mutuellement:

  • des problèmes dans la chaîne d’approvisionnement, ce qui fait que certains biens sont plus difficiles à obtenir ;
  • des pénuries de matières premières dues à la forte demande ;
  • la forte croissance économique, la hausse de la consommation et l’augmentation moyenne des capitaux disponibles des ménages ;
  • la hausse des prix du pétrole et de l’énergie ;
  • les mesures de soutien massives mises en œuvre par les pouvoirs publics et les banques centrales ;
  • -la faible base de comparaison (2020 a été une année de crise) ;

De nombreux économistes et les grandes banques centrales partent du principe que ce pic d’inflation est passager. Néanmoins, le consensus général est que l’inflation restera de toute façon plus élevée qu’avant la crise du coronavirus.

4. "Stagflation", "déflation"… quelques clarifications?

Si l’inflation coïncide avec une faible croissance économique, voire une contraction de l’activité économique, il est question de stagflation.

Si le rythme de l’inflation diminue – autrement dit, si la hausse des prix ralentit –, on parle de désinflation.

L’inverse de l’inflation est la déflation, à savoir, une inflation négative : le niveau moyen des prix des biens et des services diminue.

Il y a reflation si l’inflation reprend après une période de déflation.

Enfin, l’hyperinflation est une inflation très forte : un tournevis vous coûtera par exemple 10 euros aujourd’hui et 20 euros la semaine prochaine.

5. Quel est l’effet de l’inflation sur l’épargne ?

Si le taux d’intérêt de votre livret d’épargne s’élève à 2,5% et que l’inflation est de 2%, tout va bien : votre épargne conserve son pouvoir d’achat et prend même de la valeur.

En revanche, si le taux de votre livret s’élève à 0,5% et que l’inflation atteint 2%, vous avez un problème : le pouvoir d’achat de votre épargne diminue au fil du temps. Au bout d’un an, vos 100 euros sont devenus 100,5 euros, mais bien que vous soyez plus riche de 50 cents, vous pourrez acheter moins de choses avec votre argent qu’il y a un an.

En pratique, l’épargne vous fait actuellement perdre beaucoup de pouvoir d’achat. L’inflation est relativement élevée et depuis 2016, la plupart des comptes d’épargne vous rapportent à peine 0,11% d’intérêt.

6. Quel est l’effet de l’inflation sur les obligations?

L’inflation n’est qu’une des nombreuses forces qui affectent l’évolution du cours des obligations, des actions et d’autres actifs. La politique de taux d’intérêt, la politique monétaire, le sentiment des investisseurs, les développements fiscaux et politiques, le contexte économique général… sont autant de facteurs qui ont aussi un impact.

Généralement, les investisseurs achètent des obligations pour bénéficier d’un revenu stable sous forme de coupons (dividendes). Or comme le taux d’intérêt de la plupart des obligations ne varie pas jusqu’à la date d’échéance, le pouvoir d’achat des coupons distribués diminue à mesure que l’inflation augmente. Les cours des obligations ont donc tendance à baisser lorsque l’inflation est en hausse. Dans ce contexte, l’on peut noter que les obligations "high yield" plus risquées génèrent généralement des coupons plus élevés et perdent donc moins vite de la valeur que les obligations "investment grade".

En règle générale, le cours des obligations diminuera donc – sauf si elles sont liées à l’inflation, comme les TIPS ("Treasury Inflation-Protected Securities"), des obligations d’État émises par le gouvernement américain. Comme le principal et les coupons augmentent avec l’inflation, ces obligations offrent une protection directe contre la hausse de l’inflation.

7. Quel est l’effet de l’inflation sur les actions?

Les avis divergent, mais le contexte est tout aussi important que pour les obligations.

En théorie, les actions devraient mieux résister à l’inflation: les revenus et les bénéfices d’une entreprise devraient augmenter au même rythme que l’inflation et par conséquent, le cours de son action devrait augmenter en même temps que le niveau de prix général des biens et des services. Malheureusement, les choses ne sont pas aussi simples…

En effet, avec l’inflation, il coûte plus cher aux entreprises d’emprunter pour financer leur croissance. En même temps, les matières premières et la main-d’œuvre deviennent plus chers, alors même que le pouvoir d’achat des consommateurs diminue. Mais dans les conditions de marché actuelles, retenons surtout que la hausse de l’inflation tempère les attentes en matière de croissance bénéficiaire, ce qui devrait théoriquement mettre les cours des actions sous pression (bien que cela ne semble pas le cas pour l’instant…).

Bien entendu, les investisseurs en actions s’attendent chaque année à un certain niveau d’inflation et adaptent leurs prévisions de rendement en conséquence. Par exemple, s’ils s’attendent à un rendement d’environ 5% par an après inflation (dividendes compris) et que l’inflation est de 2% par an, ils s’attendront à un rendement brut d’inflation d’environ 7% par an.

Dès lors, une poussée inflationniste soudaine de 2% à 4% prend les attentes des investisseurs à contre-pied. Ils exigeront un rendement plus élevé pour compenser le risque accru : au lieu d’un rendement de 7%, ils réclameront un rendement de 9%. Résultat de ces attentes plus élevées, les cours des actions devraient baisser.

Au niveau des entreprises mêmes, deux atouts sont précieux si l’inflation augmente:

  • la capacité à augmenter facilement les prix (même lorsque la demande stagne et sans exploiter pleinement ses capacités de production) sans devoir craindre une perte considérable de part de marché;
  • la capacité à traiter des volumes beaucoup plus importants sans devoir investir une grande quantité de capital supplémentaire.

Les entreprises qui disposent de ces deux atouts se portent généralement bien en période d’inflation. C’est notamment le cas des entreprises des secteurs technologique, pharmaceutique, alimentaire, du tabac et des produits ménagers, par exemple. En revanche, les constructeurs de voitures et les fournisseurs d’énergie, de transport et de services d’utilité publique sont en moins bonne position: ces entreprises ont souvent besoin de capitaux importants pour se financer et de plus, leurs marges bénéficiaires sont rarement assez élevées pour compenser la hausse des coûts d’investissement.

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