Investir dans des actions à dividendes : à quoi faut-il faire attention ?

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« À entreprise solide, dividende solide ». Cette petite perle de sagesse boursière nous vient de Frederik van Beuningen, qui évoque ici un pilier de la stratégie de beaucoup d’investisseurs. En effet, les dividendes peuvent être très profitables : l’an dernier, les entreprises cotées en bourse ont distribué pas moins de 1 339 000 000 000 euros de dividendes, soit environ trois fois le produit intérieur brut de notre pays.

Un dividende est une redistribution des bénéfices d’une entreprise. Au lieu de les réinvestir ou de s’en servir pour gonfler leur épargne, elles les versent aux actionnaires. Généralement, elles le font une fois par trimestre ou par an, essentiellement pour récompenser les actionnaires qui se sont engagés dans une relation à long terme.

En investissant dans des actions à dividendes, vous comptez donc non seulement sur une augmentation de la valeur de votre investissement par la hausse du cours de l’action (et/ou par des effets de devises), mais aussi sur les « indemnités » que vous pouvez recevoir entre-temps. Les dividendes présentent un attrait particulier, surtout en période de faible rendement sur les livrets d’épargne et les obligations. Alors que la plupart des livrets ne vous versent guère d’intérêts et que les obligations d’État en euros tournent également autour de zéro, le rendement des dividendes semble plus impressionnant.

Ces 10 dernières années, le rendement de dividende brut moyen du S&P 500 américain tournait autour de 2 %, tandis que le rendement brut moyen de l’Euro Stoxx 50 s’élevait à environ le double. Cette différence s’explique par la nature du S&P 500, qui compte davantage d’actions de croissance (qui ne distribuent traditionnellement pas ou peu de dividendes), et aussi par le fait que les entreprises américaines rachètent plus souvent leurs propres actions avec leurs bénéfices (« share buybacks ») pour générer de la plus-value pour les actionnaires.

Mais avant d’acheter des actions, des fonds ou des trackers à dividendes, nous vous recommandons de tenir compte des questions suivantes.

Le dividende est-il stable et viable ?

Deux euros de dividende par action la première année, rien l’année suivante, 0,27 euro l’année d’après… ? Si vous vous engagez à investir à long terme dans une action à dividendes, il est essentiel qu’elle vous rapporte un dividende relativement stable. Guerres mondiales et crises économiques n’ont pas empêché des entreprises comme Stanley Black & Decker (1877), ExxonMobil (1882), Procter & Gamble (1891), Coca-Cola (1893) ou encore Colgate-Palmolive (1895) de distribuer des dividendes sans interruption depuis plus d’un siècle. Moralité : les entreprises doivent pouvoir maintenir leurs dividendes au même niveau et ce, même pendant les années difficiles.

Plutôt qu’une vision « myope » limitée au dividende actuel, il est donc conseillé d’adopter un point de vue historique en tenant compte de l’évolution du dividende au fil des années. Pour générer un revenu réel, il est important que le dividende connaisse une croissance constante, supérieure à l’inflation ou qui la compense en grande partie.

Cependant, il ne suffit pas de regarder dans le rétroviseur. Un dividende élevé ou un parcours impressionnant peuvent paraître tentants, mais l’entreprise pourra-t-elle continuer dans cette voie ? Si une entreprise distribue un dividende élevé alors que son bénéfice d’exploitation est sous pression, vous devriez être en alerte. En effet, l’entreprise risque de devoir contracter des dettes pour pouvoir continuer à verser le dividende à tout prix. Et un dividende trop élevé peut être le signe que l’entreprise investit moins qu’elle ne le pourrait, ce qui entraîne un risque pour la croissance.

En revanche, si une entreprise augmente son dividende ou en verse un aux investisseurs pour la première fois, c’est un signal positif. Cela indique non seulement qu’elle peut se le permettre maintenant, mais qu’elle s’attend aussi à pouvoir continuer à l’avenir.

Quel type de dividende ?

Outre un dividende en espèces, une entreprise peut distribuer un dividende en actions propres, voire les deux (dividende optionnel). Si l’entreprise choisit de distribuer le dividende en actions, elle crée des actions supplémentaires. Cela entraîne généralement une dilution, ce qui se traduit par une baisse du bénéfice par action. Un dividende en actions est donc parfois un signe d’affaiblissement de la capacité financière d’une entreprise.

Comment s’y prendre efficacement ?

Se constituer soi-même un panier diversifié de 25 actions à dividendes demande non seulement beaucoup de recherches et de suivi, mais c’est aussi une approche coûteuse, car vous devrez passer 25 ordres d’achat. Il existe une solution alternative, sous la forme d’un tracker ou d’un fonds de placements. Les trackers, ou « ETF », suivent « passivement » un indice, qui sera composé dans ce cas-ci d’actions à dividendes. Les fonds sont quant à eux gérés « activement » : le gestionnaire du fonds et son équipe investissent dans les actions à dividendes qui leur paraissent avoir le plus de potentiel.

Ces trackers et fonds vous permettent non seulement d’investir d’un seul coup dans tout un panier d’actions à dividendes, mais en plus, il y en a virtuellement pour tous les goûts. Certains trackers et fonds sont axés sur certaines régions (par exemple, les actions à dividende européennes) ; d’autres se concentrent spécifiquement sur les entreprises ayant un long bilan, d’autres privilégient les actions à dividende des marchés émergents, d’autres encore tiennent compte de l’investissement socialement responsable… etc. Selon votre stratégie et vos préférences, vous pouvez ainsi investir de manière très ciblée dans des actions à dividendes sans devoir assurer un suivi intensif.

Et la fiscalité des dividendes ?

La fiscalité est certes un aspect de l’investissement en actions à dividendes, mais vous ne devriez jamais en faire le (seul) motif. À quelques exceptions près (comme avec certaines actions immobilières), vous paierez généralement 30 % de précompte mobilier en Belgique sur vos revenus issus de dividendes. De plus, si vous investissez dans des actions à dividende étrangères, un impôt aura normalement déjà été prélevé à la source, de sorte que vous serez imposé(e) deux fois.

Toutefois, vous pourrez récupérer le précompte mobilier que vous avez payé en Belgique sur les dividendes de certaines actions belges et étrangères. Une première tranche de 800 euros de dividendes est en effet exonérée de précompte, ce qui peut vous rapporter un avantage fiscal. Attention : vous devrez demander vous-même le remboursement via votre déclaration fiscale, et il ne s’applique qu’aux actions (donc pas aux fonds ni aux trackers).

Et si certaines actions à dividendes vous intéressent, mais que vous n’avez pas besoin des dividendes en eux-mêmes ? Là encore, les trackers et les fonds viennent à la rescousse. Si vous optez pour la variante de capitalisation et non pour la variante de distribution, le tracker ou le fonds réinvestira les dividendes perçus. De cette manière, vous ne payerez pas de précompte mobilier quand vous le vendrez (tant que le tracker ou le fonds n’investit pas en obligations).

Cette communication ne contient ni un conseil d’investissement ou recommandation, ni une analyse financière. Aucune des informations contenues dans cette communication ne doit être interprétée comme ayant une valeur contractuelle d’aucune sorte. Cette communication n’est produite qu’à des fins indicatives et ne constitue en aucun cas une commercialisation de produits financiers. Keytrade Bank ne pourra être tenue responsable des décisions prises sur la base des informations contenues dans cette communication, ou de son utilisation par un tiers. Avant d’investir dans des instruments financiers, veuillez vous informer en bonne et due forme et lire attentivement le document « Aperçu des caractéristiques et risques essentiels des instruments financiers que vous trouverez dans la section « Documents » sur keytradebank.be.

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