Un point sur la situation économique après l’invasion russe en Ukraine

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Fin février 2022, la Russie a attaqué l’Ukraine, l’un de ses pays voisins. Inutile de dire que cette action a eu des retombées majeures sur les marchés financiers. Sur le plan économique aussi, cette crise géopolitique laissera des séquelles. Dans cette brève analyse, nous nous penchons sur son impact sur l’économie mondiale et les rotations que nous observons actuellement sur les marchés financiers.

L’invasion russe en Ukraine est encore un événement récent. Son impact économique s’inscrira dans la durée. Mais pour un premier état de la situation d’après les indicateurs économiques, nous nous tournons principalement vers l’évolution de la confiance des producteurs internationaux, représentée par le J.P. Morgan Global Manufacturing PMI. Cet indice est établi sur la base d’un questionnaire soumis à 13 500 entreprises dans le monde. Pour cette édition (publiée le 1er mars 2022), le questionnaire avait été envoyé au cours des premières semaines de février 2022. Ce n’était pas encore la guerre, mais les inquiétudes mondiales étaient déjà bien présentes. En février 2022, l’indice J.P. Morgan Global Manufacturing PMI atteignait 53,2 points, un peu plus qu’en janvier 2022 (53,2 points) et toujours plus de 50 (signe d’une expansion de l’activité industrielle).

Graphique 1 : évolution de la confiance des producteurs internationaux dans l’industrie

The evolution of global manufacturing confidence in industry
Source : IHS Markit

À en croire les différents sous-indices du J.P. Morgan Global Manufacturing PMI, il n’y a pas lieu de trop craindre pour l’avenir économique proche. Les entreprises font état d’une belle augmentation de la production actuelle (« output ») et des nouvelles commandes (« new orders ») (encadré vert du tableau 1). Notre attention s’attarde cependant sur le niveau des prix durablement élevé (encadré rouge du tableau 1). Mais ce n’est pas nouveau : le taux d’inflation élevé ne date pas d’hier et avec la hausse du prix du pétrole, la crise ne fera que renforcer cette tendance !

 

Tableau 1 : sous-indices J.P. Morgan Global Manufacturing PMI

J.P.Morgan Global Manufacturing PMI sub-indices
Source : IHS Markit

Jusqu’à présent, nous ne voyons pas encore d’impact négatif de la crise internationale sur la confiance des entrepreneurs. Cependant, dans les semaines à venir, il faudra tenir compte de ce qui suit :

  • le conflit en Ukraine fait encore augmenter le prix du pétrole et le prix des matières premières agricoles. Cela fera sans aucun doute grimper davantage l’inflation et pourrait avoir un impact négatif sur la consommation privée en Occident.
  • Pour les entreprises qui font affaire avec la Russie, la chaîne logistique et perturbée. Cela peut avoir un impact négatif sur la production industrielle.
  • La chute des cours sur les bourses internationales peut avoir un effet négatif en soi, car les investisseurs se sentent « moins riches ».

Si l’impact économique n’est pas d’emblée palpable, les effets sur les marchés financiers sont de taille. Comme on pouvait s’y attendre, les bourses ont plongé et les investisseurs ont opté pour des classes d’actifs défensives, comme l’or. Sur les bourses internationales, les cours se sont repliés : signe important de l’évolution des principaux indices boursiers, ils sont tous tombés sous leur moyenne à 200 jours ! La moyenne à 200 jours (la somme des cours de clôture des 200 derniers jours divisée par 200) est un indicateur de tendance : si le cours d’une action ou d’un indice y est supérieur (ou inférieur), cela indique une tendance à la hausse (ou à la baisse). Quand les cours plongent sous la moyenne à 200 jours, il est souvent recommandé de réduire quelque peu son exposition aux actions. Dans les circonstances actuelles, il est avisé de détenir à la place un peu plus de liquidités en portefeuille. Les graphiques 2 et 3 reflètent l’évolution de l’Euro Stoxx 50 (les 50 principales actions de la zone euro) et du Nasdaq (les principales actions technologiques américaines), avec leurs moyennes à 200 jours respectives.

 

Graphique 2 : Euro Stoxx 50

Euro Stoxx 50
Source : Big Charts

 

Graphique 3 : Nasdaq

Nasdaq
Source : Big Charts

Si les investisseurs en actions se précipitent vers la sortie, l’or ne manque en revanche pas d’acheteurs. Le graphique 4 illustre clairement la tendance haussière de l’or : le métal jaune cote bien au-dessus de sa moyenne à 200 jours. Il en va de même pour de nombreuses autres matières premières : tant le prix du pétrole que les cours des métaux industriels et des matières premières agricoles sont dans une tendance haussière. Rien d’illogique à cela : la Russie est un producteur et un exportateur important de nombreuses matières premières de base, et l’Ukraine est considéré comme le grenier à blé du monde !

 

Graphique 4 : prix de l’or

Gold price
Source : Big Charts

 

Graphique 5 : métaux industriels

Industrial metals
Source : Big Charts

  

En conclusion

Sur le plan macroéconomique, jusqu’à présent, « plus ça change, plus c’est la même chose »… C’est-à-dire que la croissance économique se maintient à niveau et que l’inflation reste élevée. Cette dynamique persiste depuis des mois et la crise géopolitique ne l’a pas encore entamée. Reste à voir, dans les semaines à venir, dans quelle mesure le conflit affectera la confiance des consommateurs. Car s’ils réduisent leurs dépenses, l’activité industrielle en pâtira sans aucun doute.

Sur les marchés financiers, la baisse des bourses va de pair avec la hausse du prix de l’or et des métaux industriels. Donnée importante : de nombreux indices majeurs cotent actuellement sous leur moyenne à 200 jours, ce qui indique une tendance à la baisse. Dans ce contexte, il nous semble logique de détenir un peu plus de liquidités en portefeuille en réduisant nos positions en actions. Nous n’y reviendrons qu’en cas de hausse des cours au-dessus de cette moyenne à 200 jours.

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