Le moteur économique est-il grippé ?

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Depuis quelques semaines, les observateurs attentifs des marchés sont peut-être d’avis que la croissance économique est en train de ralentir. L’inflation atteint de nouveaux sommets. La menace du coronavirus reste d’actualité. Et la crainte d’un conflit en Ukraine est bien présente. On pourrait penser qu’une récession nous attend au tournant et que les bénéfices des entreprises seront mis sous pression. Mais les apparences sont trompeuses… Malgré un « effet omicron » temporaire, la croissance économique reste positive.

À lire les actualités et à écouter les titres des journaux télévisés, nous pourrions conclure qu’une crise économique est imminente. L’inflation s’envole, les tensions géopolitiques entre la Russie et l’Occident atteignent leur paroxysme et les marchés des actions sont fragilisés. Il n’en faudrait pas plus pour craindre une récession mondiale. Mais est-ce bien ce qui se prépare ?

Examinons de plus près le dernier rapport sur l’évolution de la confiance des producteurs internationaux.

Cette évolution est une donnée très importante : le J.P. Morgan Global Manufacturing PMI a déjà prouvé son utilité comme indicateur de la croissance future de l’économie mondiale. En outre, les économistes et les gestionnaires de portefeuille se penchent chaque mois sur son niveau absolu. Un chiffre supérieur à 50 points indique une expansion de l’activité industrielle ; un chiffre inférieur à 50 indique une contraction. Or qu’indique le graphique 1 ? Depuis quelques mois, nous constatons une légère baisse, signe d’un affaiblissement de la croissance de l’activité des entreprises industrielles dans le monde entier. Néanmoins, le niveau absolu se situe à 53,2 points, ce qui reflète toujours une croissance de la production industrielle. Nous en concluons qu’à l’heure actuelle, la crainte d’un ralentissement de la croissance économique n’est toujours pas un thème dominant. Nous sommes d’avis que la légère baisse de l’indice reste imputable aux retombées de la crise du coronavirus.

Graphique 1 : évolution de la confiance des producteurs internationaux dans l’industrie

Source : IHS Markit

Sur le plan économique, la principale conséquence de la crise du coronavirus a été la perturbation de l’ensemble de la chaîne logistique. Avec l’arrêt de l’approvisionnement en composants essentiels des pays de production en Asie vers les clients occidentaux, comme les semi-conducteurs et autres composants technologiques, nos entreprises de production ont connu une forte baisse de leurs activités. Ainsi, les constructeurs automobiles allemands ont dû produire un peu moins de voitures de luxe, parce qu’il n’y avait tout simplement pas assez de semi-conducteurs (puces). Cela a évidemment un impact sur l’activité économique et la croissance. Néanmoins, les nouvelles s’améliorent à ce niveau : le graphique 2 indique une baisse du nombre d’entreprises qui signalent des pénuries de certains biens et services. Cela devrait profiter à la croissance dans les mois et les trimestres à venir.

Graphique 2 : entreprises du monde entier qui signalent un manque de composants

Source : IHS Markit

La recrudescence du coronavirus, sous la forme du variant omicron, a également eu une incidence négative à court terme sur la croissance économique. En particulier dans les pays de production asiatiques, ce variant a eu un impact important sur les ouvriers. En Occident, les campagnes de vaccination plus étendues ont joué un rôle de protection non négligeable. Mais ici aussi, les entreprises ont régulièrement eu des problèmes liés à l’employabilité plus limitée de leur personnel. Encore une fois, cette évolution a eu et continue inévitablement à avoir un impact sur la croissance économique et l’activité des entreprises. Selon nous, c’est même la principale explication du léger recul du J.P. Morgan Global Manufacturing PMI.

Graphique 3 : entreprises dans le monde entier qui signalent une pénurie de main-d’œuvre

Companies worldwide reporting a shortage of labour

Source : IHS Markit

En conclusion

Avec les nombreuses nouvelles « négatives » dont les investisseurs doivent tenir compte, on serait tenté de croire que l’économie mondiale est en pleine crise.

Une analyse rapide du dernier rapport sur l’évolution de la confiance des producteurs internationaux montre effectivement un léger recul de l’activité économique dans les entreprises de production. Mais selon nous, cette contraction modérée est due à la résurgence du coronavirus, qui a entraîné une pénurie (temporaire) de main-d’œuvre dans de nombreuses entreprises et a ainsi fait passer la croissance économique à un régime inférieur. Fondamentalement, nous maintenons cependant un scénario de croissance économique positive et nous ne prévoyons pas encore de récession.

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